De l’importance de la souveraineté alimentaire
Voilà déjà 3 mois que la guerre fait rage en Ukraine. 3 mois donc que les exportations sont à l’arrêt. 25 millions de tonnes de céréales sont ainsi bloquées dans le pays, la Russie ayant pris le contrôle de la mer. « La Russie utilise le blé comme une arme, comme une arme de guerre« , explique Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Les alliées de l’Ukraine envisagent d’autres options, notamment d’utiliser le fret par la Pologne. Deux problèmes s’y heurtent cependant : un wagon peut transporter 60 tonnes tandis qu’un bateau c’est jusqu’à 80 000 tonnes à Dunkerque. Un bateau, c’est donc plus de 65 trains. De plus, la largeur de la voie ferrée change entre l’Ukraine, la Roumanie et la Pologne, ce qui impose un transbordement de chacun des wagons. Un coût de temps et d’énergie colossale.
Mais soyons clair, il n’y a aucun danger alimentaire pour l’Europe, grâce à la France. Notre agriculture produit 35 millions de tonnes de blé, dont la moitié abonde le marché européen. Ce sont surtout les pays du Maghreb qui vont connaître de nombreuses difficultés d’approvisionnement. Le Maroc, notamment, connaît la pire sécheresse de son histoire. Et c’est bien là que réside le fond du problème, dans cette conjonction de phénomènes climatiques. La hausse des cours des matières premières ne date pas du mois de février, avec la guerre en Ukraine, elle avait déjà débuté depuis deux ou trois ans. Depuis deux ou trois ans nous consommons davantage dans le monde que ce que nous produisons, à cause d’incidents climatiques à répétition.
Finalement, la guerre en Ukraine nous rappelle l’importance de notre souveraineté alimentaire, et la sècheresse que nous traversons également en France, nous rappelle qu’à la fin, c’est le climat qui a la main sur nos capacités de production. Et c’est pourquoi, à Dunkerque, faisant face au risque d’une diminution des rendements, Nord Céréales se développe afin de toujours valoriser notre production et garantir l’exportation. Après des travaux axés sur la logistique à l’été 2021, l’été 2022 verra la construction de nouveaux silos.